07/03/2010

Le Roc de Toulau

Département : Drôme (26)
Massif : Vercors
Altitudes (min-max) : 1163m-1581m
Longueur : 12Km
Dénivelé (positif-négatif) : 450m-450m environ
Difficulté : 2/5

(Sortie effectuée le 28 novembre 2009)
Le Roc de Toulau (1581m) est un sommet bien connu dans le Vercors Drômois. Situé au dessus du col de la Bataille (1313m), son ascension manquait encore à l'appel.
Nous décidons de le gravir en cette fin novembre, avant que le froid et la neige ne s'installent pour de bon.

Ascension courte mais raide

Il fait près de zéro degré sous un ciel d'un bleu limpide quand nous nous garons au parking du Grand Echaillon, la petite station de ski nordique. Pour la douceur on repassera !
Bien que l'ascension démarre véritablement au col de la Bataille, nous choisissons de le rejoindre en marchant pour s'échauffer et faire une randonnée plus conséquente.
Pour cela nous suivons le GR93, qui longe la route dans un premier temps avant de partir plein Sud. C'est un sentier large à travers les bois, sur de la terre encore gelée. Ce ne sera pas le cas au retour, où nous évoluerons dans un vrai bourbier !

Après 2Km environ le chemin bifurque vers l'Est, et le paysage devient plus dégagé. Nous marchons dans une prairie où les arbres, souvent malmenés par le vent, se font rare. Le Roc de Toulau, grosse masse herbeuse et rocheuse, est désormais en ligne de mire. Le GR rejoint petit à petit la route goudronnée et le sommet du col, symbolisé par un tunnel.
Quelques voitures sont garées au col car c'est le point de départ de nombreuses randonnées. Nous prenons le petit sentier qui grimpe au dessus du tunnel afin d'avoir une meilleure vue sur l'objectif du jour.

Ce qu'il faut grimper

Nous allons grimper le Roc de Toulau par sa face Nord Est, la plus raide : 270m de dénivelé dans une pente herbeuse très pentue. Du tunnel on distingue le sentier étroit qu'il faudra emprunter. D'ici, cela parait vraiment raide et difficile. Mais comme souvent en randonnée, la réalité est moins impressionnante.
La montée démarre sur notre gauche après le panneau informant le caractère dangereux car avalancheux du Roc de Toulau en hiver.

Toute l'ascension se fait sur un chemin à flanc de montagne, une vraie montée de dahu ! C'est souvent si étroit qu'un seul pied passe à la fois.
Cela pourrait être pas trop compliqué, voire agréable, si l'herbe était moins givrée et surtout sans ce vent d'enfer. Les rafales, renforcées par l'effet Venturi, balayent le versant et mettent à mal notre équilibre (une chute ici pourrait être douloureuse). Nous sommes donc un peu étourdis à notre arrivée sur le plateau sommital.

Le Grand Veymont vu du sommet

A l'abri du vent, c'est tout de suite mieux ! Nous marchons désormais sur le plateau du Roc de Toulau : un vaste alpage en pente douce d'un côté, et des falaises infranchissables de l'autre.
La vue est bien dégagée et il est impossible de manquer le Grand Veymont, déjà finement saupoudré d'une première neige d'automne. A l'arrière plan, les sommets du Dévoluy sont quant à eux déjà bien enneigés. Le panorama, qui couvre une bonne partie du Vercors, est une bonne récompense à cette ascension courte mais nerveuse.

Une borne géodésique marque le point culminant du jour. Nous faisons notre pause de midi ici, à l'abri du vent mais dans un froid toujours aussi mordant. Elle sera donc vite expédiée !
Nous descendons vers le Sud, en direction du plateau d'Ambel. Le sentier, probablement tracé par les troupeaux en été, est facile à repérer et bien moins raide que dans la montée.

Arrivés au pied, nous retrouvons des marcheurs de tout âge venus profiter comme nous des derniers jours avant la neige. Au lieu de nous diriger vers le plateau d'Ambel, nous remontons vers le Nord en contournant le Roc de Toulau par son versant Ouest.
C'est une piste assez large, facilement carrossable en VTT. Par endroits, l'érosion a creusé des formes originales dans les falaises.

Sur le chemin du retour

Après 1,5Km environ nous rejoignons le col de la Bataille. Il ne reste plus qu'à faire le chemin en sens inverse pour retourner au point de départ. Nous passons sous le tunnel pour raccourcir et luttons de nouveau contre le vent. Un dernier obstacle se met sur notre route jusqu'à l'arrivée : la boue. Le givre sur le sol a fondu depuis le matin. En conséquence, toute la partie finale dans les bois se fera dans de la mélasse épaisse et collante. Peu agréable, sans compter le nettoyage qui nous attend au retour !

L'ascension de ce petit sommet est une randonnée classique du Vercors Drômois. Ces conditions pré-hivernales (il a neigé le surlendemain) en ont bien accentué la difficulté. Mais cela reste une sortie plutôt simple, et dans un cadre très agréable.

Parcours et profil (altitudes approximatives) :

17/02/2010

La Roche des Arnauds

Département : Drôme (26)
Massif : Vercors
Altitudes (min-max) : 1045m-1408m
Longueur : 10,1Km
Dénivelé (positif-négatif) : 370m-370m environ
Difficulté : 2/5

(Sortie effectuée le 31 octobre 2009)
En cette fin du mois d'octobre, l'automne bat son plein : les forêts de feuillus sont multicolores, les chemins sont boueux et la température n'est pas encore trop fraiche.
Nous voulons faire une randonnée forestière proche de chez nous, dans un endroit pas encore parcouru et si possible avec des points de vue.
Les Coulmes étant désormais bien connus, nous parcourons la carte IGN "Combe Laval Forêt de Lente" à la recherche du lieu idéal. Bingo ! Ce sera la Roche des Arnauds (1408m), un petit sommet situé au coeur de la forêt de la Sapine Côte Belle, entre les Grands Goulets et le cirque de Combe Laval.

Le Vercors en automne

Le point de départ se situe sur la route menant au col de la Machine, en partant de Saint Laurent en Royans. Nous l'avions déjà gravie en vélo en juin 2007 (voir article). La voiture est laissée à l'entrée de la route forestière des Lyrettes. C'est la première sur la gauche après les tables de pique nique et le point de vue sur Combe Laval.
Le sentier suit dans un premier temps la piste, en montant légèrement. Nous passons devant un petit abri et quittons le chemin principal avant de le retrouver peu après.
Arrivés à un croisement, la route des Lyrettes bifurque vers le Nord. Nous la laissons ici et continuons tout droit pour grimper à la Roche des Arnauds (panneau indicatif).

Nous voulions une ambiance forestière d'automne et nous ne sommes pas déçus ! C'est vraiment la plus belle des saisons pour marcher en forêt. Ces couleurs et ces odeurs agréables de bois humide ne se retrouvent pas le reste de l'année. L'inconvénient est l'état des chemins, rendus glissants par la boue et les feuilles mortes. Les chaussures doivent posséder de bonnes semelles et il ne faut pas avoir peur de les salir ...

Ambiance colorée

Nous sommes désormais au pied de la longue crête appelée la montagne Dell'Arp, qui sépare Combe Laval et le plateau du Vercors Drômois. Il faut grimper environ 350m pour atteindre la Roche des Arnauds, son point culminant.
La montée est raide, étroite, et tout en lacets. Ce "single-track" ne déplairait pas aux VTTistes avides de descentes et de sensations ! Il faut bien repérer les balisages car il est facile de s'égarer dans cette vaste forêt où tout se ressemble. Nous coupons à plusieurs reprises des pistes forestières assez larges, et qui ne figurent pas sur la carte IGN.

A proximité du sommet, nous arrivons à un croisement, appelé étrangement la Roche des Arnauds. Car nous sommes encore dans les bois et le sentier continue vers le Nord et la route des Lyrettes.
Heureusement, un panneau indique la direction du vrai sommet et son point de vue associé. Il met aussi en garde les randonneurs sur l'aspect dangereux du chemin. Pas de panique, c'est très exagéré. Certes, il faut mettre parfois les mains pour grimper sur les rochers. Mais la difficulté est celle d'un pas facile. D'autant plus que le seul endroit réellement exposé est protégé par un filet anti-éboulements.

A moins de ne pas avoir du tout le pied sûr, ne pas hésiter à aller en haut car la vue en vaut la peine ! Tout autour de nous, l'horizon est dégagé sur une grande partie du Vercors. Nous voyons même le Dévoluy déjà enneigé et son célèbre point culminant, l'Obiou.
Nous mangeons à côté de la croix posée au sommet, face à la Grande Moucherolle. Tout est calme et paisible. On entend seulement les oiseaux dans ce paysage de forêts rousses et de prairies, avec leurs fermes isolées.

La Grande Moucherolle vue du sommet

N'ayant pas retrouvé le chemin qui devrait descendre vers le Nord, nous faisons demi tour jusqu'au croisement précédent, en faisant attention sur les rochers assez glissants.
Le chemin suit la crête sur 2Km environ, en perdant peu à peu de l'altitude. Les feuilles mortes ont eu raison de l'équilibre de Lolo, qui a fait une belle glissade sans gravité sur une portion pourtant anodine ! Comme quoi, il faut toujours être vigilant ... Quand nous atteignons la route des Lyrettes, proche de notre point de départ, nous décidons de continuer encore un peu cette agréable randonnée.

Notre objectif est de continuer vers le Nord, jusqu'au croisement de la route forestière des Sources. Le sentier, assez large, est très facile. Nous croisons quelques promeneurs venus comme nous prendre le bon air forestier.
Nous longeons le versant Ouest des gorges de la Vernaison, où fut taillée la célèbre route des Grands Goulets. Celles-ci apparaissent au moment où le chemin bifurque vers le Sud. Encore un point de vue impressionnant ! C'est un panorama inédit sur ces gorges, profondes de 750m ... Aux jumelles, on distingue bien l'ancienne route creusée dans la falaise, aujourd'hui remplacée par un tunnel.

Les Grands Goulets vus de l'Ouest

Nous marchons maintenant sur la route forestière des Sources, qui est plus une piste pour 4*4. Elle va nous mener jusqu'à la route, goudronnée cette fois, du col de la Machine. Il reste ensuite à la suivre sur 2 petits kilomètres pour retrouver notre véhicule.
Ne pas hésiter à aller admirer le fameux cirque de Combe Laval, sur la droite, si vous n'en avez jamais eu l'occasion.

Au final, notre contrat a été rempli avec cette sortie peu difficile et très sympa. La forêt de la Sapine Côte Belle offre de multiples possibilités de randonnées, et nous y retournerons certainement !

Parcours et profil (altitudes approximatives) :

31/01/2010

Tour des Ecouges

Département : Isère (38)
Massif : Vercors
Altitudes (min-max) : 903m-1618m
Longueur : 18.4Km
Dénivelé (positif-négatif) : 750m-750m environ
Difficulté : 3/5

(Sortie effectuée le 4 octobre 2009)
Nous avons eu un premier aperçu de l'espace naturel des Ecouges au mois de mai 2009 (voir article). Cette sortie facile nous avait alors conduit au superbe belvédère du Rivet, donnant sur la vallée de l'Isère.
Séduits par ce coin de nature, nous voulons en voir plus. Cette randonnée, réalisée en début d'automne, fait cette fois ci le tour complet des Ecouges : une belle succession de prairies et de forêts sur plus de 18Km. Avec par endroits la possibilité d'observer de nombreux sommets des Alpes ...

Au pas de Pierre Taillée

La température est bien fraiche quand nous arrivons au parking de Pont Chabert (903m), point de départ du jour.
Avant cela, nous avons aidé un cycliste sans éclairage à traverser le tunnel des Ecouges, seul point de passage depuis la chute de pierres qui a fermé l'accès à la corniche (voir article). Avec une simple lampe frontale ce tunnel est déjà un cauchemar pour claustrophobe, sans lumière ce doit être dantesque !

Jusqu'au hameau du Rivet, l'itinéraire est commun avec la sortie déjà réalisée. Nous suivons la longue piste en faux plat d'un bon pas pour nous réchauffer. Au retour, avec les kilomètres et le dénivelé dans les jambes, cette portion de 4Km parait ne jamais se finir.
Arrivés au hameau en cours de restauration, nous n'allons pas au belvédère, car d'autres seront rencontrés plus tard. Le tour commence réellement ici, et il faut choisir un sens de rotation. Fidèles à notre habitude, nous préférons attaquer la partie la plus raide dans le sens de la montée.
L'objectif suivant est donc le pas de Montbrand (1440m), situé sur la crête qui détermine la limite des Ecouges.

L'ancien hameau du Rivet

Le sentier, désormais plus étroit, bifurque vers le Sud Est. Nous marchons dans un premier temps à proximité des vaches (bien tranquilles ici) avant de pénétrer dans la forêt. Composée sur ce versant de feuillus et de conifères, elle couvre la majeure partie de la crête dont nous débutons l'ascension.
Plus on monte, et plus le chemin devient pentu. Les lacets raides et serrés nous rappellent l'accès au pas de la Clé, situé plus au Nord.

Un passage rocheux précède l'arrivée au pas de Montbrand. Il est peu technique et non exposé, même s'il faut par endroits s'aider des mains pour progresser. Ce genre d'intermède est toujours agréable après un raidillon qui tire les mollets.
Au pas, la vue n'est pas totalement dégagée, car nous sommes encore en forêt. Néanmoins, des "trouées" permettent d'observer la prairie de Fessole avec sa bergerie, que nous traverserons tout à l'heure. Elle surplombe la vallée de l'Isère, bien visible 1200m plus bas !

Prairie de Fessole et vallée de l'Isère

Après une courte descente, nous rejoignons le GR9 pour longer la crête jusqu'au point culminant du jour : le pas de Pierre Taillée (1618m). Nous sommes désormais sur le versant opposé aux Ecouges, dans cette partie du Vercors appelée les Quatre Montagnes. En bas se trouvent les villages d'Autrans et Méaudre, connus pour leur domaine de ski nordique.

Le large sentier monte doucement mais sûrement, dans une forêt dense composée presque exclusivement de conifères.
Nous croisons quelques randonneurs, probablement partis d'Autrans et ses alentours. Le GR9 se quitte après 2Km de marche et le sentier repart vers le Sud Ouest pour accéder au prochain pas. La montée est raide et caillouteuse, mais c'est la dernière difficulté du jour.

Celle-ci est récompensée par le fabuleux panorama qui s'offre à nous au pas de Pierre Taillée. S'il fait grand beau (c'est le cas), ne pas descendre tout de suite et bien observer le paysage ! Au premier abord on voit évidemment la vallée de l'Isère (1400m en dessous désormais) et les Chambarans.
Nous suivons la crête (étroite) sur une cinquantaine de mètres, afin d'être moins gênés par les arbres. De là, on voit nettement la Chartreuse, le Mont Blanc, Belledonne et le massif des Ecrins avec ses glaciers qui brillent au soleil. Inattendu !
Nous prenons notre repas de midi sous l'oeil de ces lointains et glorieux sommets ...

Les Ecrins vus du pas de Pierre Taillée

La descente du pas de Pierre Taillée est, comme son nom l'indique, habilement taillée dans la roche dans sa première partie. Plus carrossable et moins pentue que celle du pas de Montbrand, elle nous emmène assez rapidement dans la prairie de Fessole (1414m).
Cette vaste étendue en balcon utilisée par le bétail est plutôt sèche après une fin d'été peu pluvieuse. Une fois la bergerie dépassée, nous reprenons la direction du hameau du Rivet.

4Km nous séparent du hameau. C'est une longue descente, assez douce, qui revient rapidement dans la forêt. La partie des Ecouges qui sépare Fessole du Rivet est sans doute la plus secrète. En effet, elle traverse une combe sombre et humide, où les arbres sont plus grands. La lumière de l'après midi donne une atmosphère très particulière à l'ensemble. On s'attendrait presque à y croiser un elfe !

Dans la prairie de Fessole

Nous finissons par rejoindre l'embranchement emprunté précédemment pour monter au pas de Montbrand. La boucle est bouclée, mais la rando n'est pas finie pour autant. Il reste encore un peu moins d'une heure de marche en sens inverse afin de conclure ce tour bien varié.
De nombreuses personnes viennent en famille profiter de ce dimanche ensoleillé. A un tel point que nous aurons du mal à sortir du parking. Cette fréquentation se comprend aisément, car les Ecouges sont assurément un coin du Vercors à découvrir et redécouvrir !

Parcours et profil (altitudes approximatives) :

20/01/2010

Montée du monastère de Chalais

Département : Isère (38)
Massif : Chartreuse
Altitudes (départ-sommet) : 252m - 950m
Longueur : 6,8Km
Dénivelé + : 698m
Pente moyenne : 10,3%
Difficulté : 3/5

(Par Ludo, sortie effectuée le 3 octobre 2009)
Si l'année 2009 a été riche en nouvelles randos, elle fut plutôt pauvre en découvertes cyclistes. J'ai gardé le rythme en grimpant la plupart des cols des Coulmes (voir articles), du printemps à la fin de l'été.
Mais il me fallait une nouvelle ascension pour finir la saison en beauté. Pour cela j'ai choisi une montée située en Chartreuse, réputée bien raide : la route accédant au monastère de Chalais.

Le monastère de Chalais

Perché au dessus de Voreppe, à 935m d'altitude, ce lieu saint héberge une petite communauté de soeurs dominicaines. Elles ont la particularité de fabriquer des biscuits que l'on peut acheter sur place. Alcool, biscuits ... en Chartreuse on trouve de tout chez les moines !
7Km sont nécessaires pour rejoindre le monastère en partant de Voreppe. Soit une pente moyenne de 10% environ. Court mais bien costaud ...

Il fait bien frais lors de mon départ matinal. Après un petit voyage en train jusqu'à Moirans, je parcours environ 10Km dans la plaine pour rejoindre Voreppe. Échauffement utile avant d'affronter le raidillon !
Du village, on voit bien l'aiguille de Chalais (1089m), sommet caractéristique accessible en rando à partir du monastère. Celui-ci est situé sur le plateau qui jouxte l'aiguille, ce qui donne une idée de l'objectif à atteindre.

Voreppe et l'aiguille de Chalais

Les deux premiers kilomètres se déroulent dans des quartiers résidentiels. Dès le départ la pente est assez forte mais reste raisonnable (7-8%). Je commençais à être un peu déçu du challenge quand à l'entrée d'un virage serré (Racin sur IGN), la route se met à grimper fortement.
Cette rupture de pente brutale arrive sans prévenir. On passe facilement de 8 à plus de 12%. Les choses sérieuses commencent et ne se calmeront qu'à l'approche du sommet.

Elles continuent par une longue ligne droite infernale, où la route parait ne jamais cesser de s'incliner. Au retour je verrai à cet endroit un panneau indiquant une descente à 17% ! Dans ces conditions, mon impression d'être "scotché" au sol n'est pas étonnante.
Sur ma droite, l'aiguille de Chalais domine les lieux. Il y a encore du dénivelé à franchir avant de l'atteindre. Je roule maintenant au milieu de la forêt, sur une route parfois couverte de feuilles mortes et de châtaignes.

La pente est sévère

Quelques véhicules de chasseurs sont garés sur le côté. Exceptés leurs chiens à clochettes et un jogger, je ne croise personne dans la montée.
Malgré la fraicheur, je roule en manches courtes, car le corps monte vite en température avec de tels efforts. Grimper en vélo des pentes à 13%, l'idéal pour se réchauffer rapidement !
J'ai maintenant trouvé le bon rythme pour ne pas trop me fatiguer, car la pente est au final plutôt régulière dans sa sévérité. A la sortie d'un lacet, le paysage se dégage avec une vue qui s'étend sur le Nord du Vercors et la plaine du Voironnais.

Le dernier virage de l'ascension passe en dessous de belles falaises. La route atteint ensuite le petit plateau "sommital", où est construit le monastère. L'endroit est calme et charmant avec son pré où paissent quelques vaches. Un sentier de découverte permet de rejoindre un point de vue sur la vallée. Le monastère, bien plus petit que celui de la Grande Chartreuse, lui ressemble avec son architecture typique.
Je m'arrête un peu au dessus, sur le parking destiné aux randonneurs. La température automnale à cette altitude se fait désormais bien ressentir, et je renfile immédiatement ma veste. La descente sera rapide et froide !

Vue sur la plaine

Cette ascension est un morceau de choix pour les amateurs de raidillons, car peu de montées des Alpes proposent des pentes aussi élevées sur autant de kilomètres consécutifs. Sa faible longueur fait cependant qu'il est difficile d'évaluer sa difficulté globale.
Pour les cyclistes plutôt légers et roulant avec des petits braquets (mon profil), ce sera un effort de courte durée et qui ne marquera pas trop l'organisme, à condition de monter à son rythme. Dans les autres cas, ces 7 kilomètres peuvent être bien plus durs à avaler !

Parcours et profil (altitudes approximatives) :

15/01/2010

Le Grand Galbert (par les lacs du Taillefer)

Département : Isère (38)
Massif : Taillefer
Altitudes (min-max) : 1654m-2561m
Longueur : 22Km environ
Dénivelé (positif-négatif) : 1015m-1015m environ
Difficulté : 3/5 (ou 2+2)

(Sortie effectuée les 11 et 12 septembre 2009)
Masse imposante bien visible de Grenoble, le Taillefer est un massif peu étendu et minéral, coincé entre Belledonne et les Ecrins. Son point culminant, la montagne du même nom, culmine à 2857m.
Accompagnés d'un ami Breton, nous avons passé deux jours dans ce coin des Alpes sauvage et dépaysant. Notre objectif est de monter au Grand Galbert (2561m), le plus haut sommet de la partie Nord du massif. L'itinéraire choisi rencontrera des paysages très variés : forêt, lacs et "steppe" avant l'ascension finale, sur un vaste tas de cailloux.

Dans la montée finale. Au fond, le Taillefer

Cette longue randonnée peut se faire à la journée. Mais pour profiter des lieux sans trop se presser, nous choisissons de dormir au refuge du Taillefer, situé au pied du Grand Galbert. Un choix que nous ne regretterons pas !
Nous partons tôt le matin à la station de l'Alpe du Grand Serre. Une fois en haut (montée sinueuse), nous prenons la petite route qui mène au lac de Poursollet et nous nous arrêtons en chemin, au parking de la Combe Oursière.

En effet, nous décidons de rejoindre le terminus de la route par le GR50 pour se mettre en jambes (2Km environ). Le sentier monte en pente douce dans une forêt de conifères fraiche et humide. C'est la saison des framboises et des champignons, d'où les nombreux cueilleurs rencontrés au retour.
Nous passons devant deux petits lacs, sombres et secrets. On s'attendrait presque à voir surgir un monstre marin de ces eaux noires ! Le chemin descend peu à peu et rejoint la route à son arrivée au lac de Poursollet.

Le lac de Poursollet

Des fermes et des maisons de vacances entourent cette belle étendue d'eau entourée de forêt. Le temps encore brumeux et la tranquillité (nous sommes vendredi) donne une atmosphère particulière aux lieux. Quel calme !
La règle est simple : suivre le GR50 jusqu'au refuge. A la sortie du hameau, le sentier traverse un grand pré où nous passerons au milieu des vaches le lendemain. C'est la fin de la forêt et le début de la première vraie montée.

400m de dénivelé nous séparent du plateau du Taillefer et du lac Fourchu. La montée est assez raide, sur un chemin pierreux traversé par des petits torrents. Plus on grimpe et plus la végétation rétrécit et devient rare.
Nous attaquons les derniers mètres d'ascension après un ravitaillement bienvenu. Le petit déj' est déjà loin !

L'arrivée sur le plateau (environ 2000m) nous plonge dans un tout autre paysage : peu d'arbres, du lichen et des pelouses sèches à perte de vue. Une vraie steppe à 35Km de Grenoble ! Sur notre droite, le Taillefer domine largement les alentours, avec sa masse sombre de plus de 800m de hauteur.
Rapidement, nous rejoignons le lac Fourchu, le plus grand de tous les lacs présents sur le plateau.

Le lac Fourchu

Ce lac aux eaux limpides est un objectif de randonnée bien connu des Grenoblois. Nous le vérifierons le lendemain, où l'affluence sera impressionnante ! Aujourd'hui c'est plus calme et nous pouvons manger tranquillement au bord de l'eau.
Le refuge du Taillefer n'est qu'à une petite heure de marche du lac Fourchu, en suivant toujours le GR. N'étant pas pressés, nous décidons d'explorer un peu les alentours.

Cette partie de l'itinéraire n'est pas tracée dans la carte ci-dessous, car c'est entièrement du "hors piste". Mais ce détour vaut vraiment la peine d'être effectué, à condition de disposer d'un minimum de moyens d'orientation (carte et boussole). Le GPS nous a bien rendu service !
En quittant le sentier au niveau de la pointe Nord du lac, prendre la direction du Nord Nord Est à travers la végétation. Après un ressaut rocheux on aperçoit le lac Canard, invisible jusqu'alors. Nous descendons sur les rives de cette petite étendue, peuplées de nombreuses grenouilles de toutes les tailles !

Exploration dans la steppe

Nous suivons à présent la direction du Nord Est, en montant parfois sur de vastes dalles. Le plateau s'étire à perte de vue, découpé par un réseau de petits ruisseaux. Nous croisons un nombre indéfinissable de petits lacs, plus ou moins asséchés après l'été. Seul le lac du Grand Pré, plus grand que les autres, a été identifié sur la carte.

Le Grand Galbert, que nous grimperons le lendemain, est maintenant face à nous. Il est temps de rejoindre le refuge, en repartant vers le Sud Est. En coupant tout droit avec comme seul repère le cap du GPS, nous finissons par l'apercevoir au loin.
Le vent souffle et la température se rafraichit à notre arrivée au refuge (2056m). Comme prévu, l'endroit est sauvage et rustique !

Le refuge du Taillefer

Ce refuge à l'architecture peu courante se compose d'une maison en dur pour les couchettes et d'une yourte pour les repas. La douche et les toilettes sont des cabines séparées au confort sommaire.
Bâti en bordure du massif, il offre une très belle vue sur les Ecrins, les Grandes Rousses, les Aiguilles d'Arves et bien entendu le Taillefer.

Deux autres randonneurs dormiront avec nous cette nuit. La soirée très fraiche est bien réchauffée par le bon repas préparé par nos jeunes hôtes, à base de produits naturels et locaux. Nous garderons un bon souvenir de cet accueil et recommandons l'endroit aux randonneurs à la recherche d'authenticité.

Le lendemain matin, nous nous réveillons tôt pour admirer le lever du soleil. Cela valait le coup de quitter le lit ! Face à nous, le ciel est totalement dégagé, nous permettant de voir la silhouette de tous les sommets environnants. En dessous, la mer de nuage qui couvre l'Oisans est spectaculaire ...

Lever de soleil sur les Aiguilles d'Arves

Pour accéder au sommet du Grand Galbert 500m au dessus, il faut commencer par monter la "bosse" située derrière le refuge. L'ascension sur un gros pierrier est raide et fatiguante pour les mollets.
Très vite, nous prenons de l'altitude et arrivons sur un premier replat. Le refuge en contrebas parait déjà bien petit ... A présent nous suivrons les cairns jusqu'au sommet. Celui-ci est toujours en ligne de mire mais la route est assez longue pour y parvenir. De l'autre côté de la vallée, nous voyons la station de l'Alpe d'Huez surmontée par le Pic Blanc (3330m), accessible par téléphérique.

L'endroit est très sauvage, presque dépourvu de végétation. La NASA pourrait y faire rouler ses robots pour les préparer à Mars ! Après un deuxième replat c'est la montée finale, avec pour repère le cairn perché sur le point le plus haut de cette large montagne.
Au sommet, le vent souffle fort et il fait très frais. De gros nuages de mauvais temps commencent à arriver. Le versant Nord du Grand Galbert est très vertical. Presque 2000m plus bas, la Romanche coule et arrive à la petite ville de Livet, bien à l'étroit entre les massifs de Belledonne et du Taillefer.

Au sommet

Le retour se fera par le même itinéraire jusqu'au refuge. Le dernier pierrier est parfois délicat à descendre, il faut bien choisir le meilleur chemin. Une fois en bas, nous prenons le GR50 qui nous ramènera au parking en 2H environ.
Il commence à pleuvoir quand nous quittons ce beau massif, après ces deux jours d'évasion passés à moins d'une heure de Grenoble ! Nous y retournerons certainement, peut être pour gravir le Taillefer cette fois ?

Parcours et profil (aller seulement) :