15/01/2010

Le Grand Galbert (par les lacs du Taillefer)

Département : Isère (38)
Massif : Taillefer
Altitudes (min-max) : 1654m-2561m
Longueur : 22Km environ
Dénivelé (positif-négatif) : 1015m-1015m environ
Difficulté : 3/5 (ou 2+2)

(Sortie effectuée les 11 et 12 septembre 2009)
Masse imposante bien visible de Grenoble, le Taillefer est un massif peu étendu et minéral, coincé entre Belledonne et les Ecrins. Son point culminant, la montagne du même nom, culmine à 2857m.
Accompagnés d'un ami Breton, nous avons passé deux jours dans ce coin des Alpes sauvage et dépaysant. Notre objectif est de monter au Grand Galbert (2561m), le plus haut sommet de la partie Nord du massif. L'itinéraire choisi rencontrera des paysages très variés : forêt, lacs et "steppe" avant l'ascension finale, sur un vaste tas de cailloux.

Dans la montée finale. Au fond, le Taillefer

Cette longue randonnée peut se faire à la journée. Mais pour profiter des lieux sans trop se presser, nous choisissons de dormir au refuge du Taillefer, situé au pied du Grand Galbert. Un choix que nous ne regretterons pas !
Nous partons tôt le matin à la station de l'Alpe du Grand Serre. Une fois en haut (montée sinueuse), nous prenons la petite route qui mène au lac de Poursollet et nous nous arrêtons en chemin, au parking de la Combe Oursière.

En effet, nous décidons de rejoindre le terminus de la route par le GR50 pour se mettre en jambes (2Km environ). Le sentier monte en pente douce dans une forêt de conifères fraiche et humide. C'est la saison des framboises et des champignons, d'où les nombreux cueilleurs rencontrés au retour.
Nous passons devant deux petits lacs, sombres et secrets. On s'attendrait presque à voir surgir un monstre marin de ces eaux noires ! Le chemin descend peu à peu et rejoint la route à son arrivée au lac de Poursollet.

Le lac de Poursollet

Des fermes et des maisons de vacances entourent cette belle étendue d'eau entourée de forêt. Le temps encore brumeux et la tranquillité (nous sommes vendredi) donne une atmosphère particulière aux lieux. Quel calme !
La règle est simple : suivre le GR50 jusqu'au refuge. A la sortie du hameau, le sentier traverse un grand pré où nous passerons au milieu des vaches le lendemain. C'est la fin de la forêt et le début de la première vraie montée.

400m de dénivelé nous séparent du plateau du Taillefer et du lac Fourchu. La montée est assez raide, sur un chemin pierreux traversé par des petits torrents. Plus on grimpe et plus la végétation rétrécit et devient rare.
Nous attaquons les derniers mètres d'ascension après un ravitaillement bienvenu. Le petit déj' est déjà loin !

L'arrivée sur le plateau (environ 2000m) nous plonge dans un tout autre paysage : peu d'arbres, du lichen et des pelouses sèches à perte de vue. Une vraie steppe à 35Km de Grenoble ! Sur notre droite, le Taillefer domine largement les alentours, avec sa masse sombre de plus de 800m de hauteur.
Rapidement, nous rejoignons le lac Fourchu, le plus grand de tous les lacs présents sur le plateau.

Le lac Fourchu

Ce lac aux eaux limpides est un objectif de randonnée bien connu des Grenoblois. Nous le vérifierons le lendemain, où l'affluence sera impressionnante ! Aujourd'hui c'est plus calme et nous pouvons manger tranquillement au bord de l'eau.
Le refuge du Taillefer n'est qu'à une petite heure de marche du lac Fourchu, en suivant toujours le GR. N'étant pas pressés, nous décidons d'explorer un peu les alentours.

Cette partie de l'itinéraire n'est pas tracée dans la carte ci-dessous, car c'est entièrement du "hors piste". Mais ce détour vaut vraiment la peine d'être effectué, à condition de disposer d'un minimum de moyens d'orientation (carte et boussole). Le GPS nous a bien rendu service !
En quittant le sentier au niveau de la pointe Nord du lac, prendre la direction du Nord Nord Est à travers la végétation. Après un ressaut rocheux on aperçoit le lac Canard, invisible jusqu'alors. Nous descendons sur les rives de cette petite étendue, peuplées de nombreuses grenouilles de toutes les tailles !

Exploration dans la steppe

Nous suivons à présent la direction du Nord Est, en montant parfois sur de vastes dalles. Le plateau s'étire à perte de vue, découpé par un réseau de petits ruisseaux. Nous croisons un nombre indéfinissable de petits lacs, plus ou moins asséchés après l'été. Seul le lac du Grand Pré, plus grand que les autres, a été identifié sur la carte.

Le Grand Galbert, que nous grimperons le lendemain, est maintenant face à nous. Il est temps de rejoindre le refuge, en repartant vers le Sud Est. En coupant tout droit avec comme seul repère le cap du GPS, nous finissons par l'apercevoir au loin.
Le vent souffle et la température se rafraichit à notre arrivée au refuge (2056m). Comme prévu, l'endroit est sauvage et rustique !

Le refuge du Taillefer

Ce refuge à l'architecture peu courante se compose d'une maison en dur pour les couchettes et d'une yourte pour les repas. La douche et les toilettes sont des cabines séparées au confort sommaire.
Bâti en bordure du massif, il offre une très belle vue sur les Ecrins, les Grandes Rousses, les Aiguilles d'Arves et bien entendu le Taillefer.

Deux autres randonneurs dormiront avec nous cette nuit. La soirée très fraiche est bien réchauffée par le bon repas préparé par nos jeunes hôtes, à base de produits naturels et locaux. Nous garderons un bon souvenir de cet accueil et recommandons l'endroit aux randonneurs à la recherche d'authenticité.

Le lendemain matin, nous nous réveillons tôt pour admirer le lever du soleil. Cela valait le coup de quitter le lit ! Face à nous, le ciel est totalement dégagé, nous permettant de voir la silhouette de tous les sommets environnants. En dessous, la mer de nuage qui couvre l'Oisans est spectaculaire ...

Lever de soleil sur les Aiguilles d'Arves

Pour accéder au sommet du Grand Galbert 500m au dessus, il faut commencer par monter la "bosse" située derrière le refuge. L'ascension sur un gros pierrier est raide et fatiguante pour les mollets.
Très vite, nous prenons de l'altitude et arrivons sur un premier replat. Le refuge en contrebas parait déjà bien petit ... A présent nous suivrons les cairns jusqu'au sommet. Celui-ci est toujours en ligne de mire mais la route est assez longue pour y parvenir. De l'autre côté de la vallée, nous voyons la station de l'Alpe d'Huez surmontée par le Pic Blanc (3330m), accessible par téléphérique.

L'endroit est très sauvage, presque dépourvu de végétation. La NASA pourrait y faire rouler ses robots pour les préparer à Mars ! Après un deuxième replat c'est la montée finale, avec pour repère le cairn perché sur le point le plus haut de cette large montagne.
Au sommet, le vent souffle fort et il fait très frais. De gros nuages de mauvais temps commencent à arriver. Le versant Nord du Grand Galbert est très vertical. Presque 2000m plus bas, la Romanche coule et arrive à la petite ville de Livet, bien à l'étroit entre les massifs de Belledonne et du Taillefer.

Au sommet

Le retour se fera par le même itinéraire jusqu'au refuge. Le dernier pierrier est parfois délicat à descendre, il faut bien choisir le meilleur chemin. Une fois en bas, nous prenons le GR50 qui nous ramènera au parking en 2H environ.
Il commence à pleuvoir quand nous quittons ce beau massif, après ces deux jours d'évasion passés à moins d'une heure de Grenoble ! Nous y retournerons certainement, peut être pour gravir le Taillefer cette fois ?

Parcours et profil (aller seulement) :

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